Vocento, grand groupe de presse écrite et audiovisuelle, cherche à développer des collaborations avec d’autres médias espagnols pour faire face à la chute du marché publicitaire.
Luis Enriquez, conseiller délégué du groupe Vocento (éditeur d’ABC, Qué), a rencontré cet été Mauricio Casals, président du journal La Razón. Plusieurs autres réunions sont prévues en septembre avec Antonio Fernandez Galiano, conseiller délégué d’Unedisa (éditeur de Marca, El Mundo), et José Luis Sainz, président du groupe Prisa, leader du secteur. Objectif : étudier les possibilités de collaboration ou d’alliances afin de réduire les coûts et rester compétitifs sur le marché de la publicité. Des sources proches de la direction de Vocento ont confié au journal L’Economista qu’il n’était pas question de vendre ou de fusionner des journaux mais simplement de créer des synergies entre les grands groupes de presse espagnols. L’une des pistes étudiée est de fusionner les régies publicitaires afin de pouvoir réduire les coûts et proposer de meilleurs tarifs aux annonceurs, principale source de financement des médias. Les groupes pourraient également créer une centrale d’achat commune pour mutualiser l’achat du papier, les frais d’impression et la distribution. Un secteur en crise Ce n’est pas la première fois que les groupes de presse cherchent à s’allier pour réduire leurs coûts. La situation ne cesse cependant de se détériorer pour le secteur et les importantes pertes enregistrées au premier semestre par l’ensemble des médias pourraient, cette fois-ci, accélérer le processus. Unedisa prévoit en effet de nouveaux licenciements au cours de l’automne, tandis que Prisa a présenté hier un plan social qui affectera 140 de ses salariés. Selon APM (association des journalistes de Madrid), plus de 3500 employés du secteur ont perdu leur emploi entre juillet 2008 et juillet 2012. Soixante-sept médias ont fermé leurs portes depuis le début de la crise, tandis que 99 autres ont connu un ou plusieurs plans sociaux. AC
